Histoire en images


Depuis son émergence comme force politique jusqu’à ses récents succès qui en font désormais un acteur clef de l’échiquier électoral allemand, l’AfD se distingue par un choix de mots et d’images délibérément choquant. Jouant constamment sur les limites pour repousser les frontières du dicible dans un pays marqué par son passé nazi, le parti de Björn Höcke assume désormais son style provocateur. Alors qu’on vote demain en Brandebourg, nous proposons la généalogie d’une iconographie extrême.

Qui étaient les «  Santiago Boys  »  ?

Pendant près de deux ans, Evgeny Morozov a enquêté sur un mystérieux groupe d’ingénieurs chargés par Allende de penser un futur numérique désirable. Il nous plonge dans les arcanes d’une rivalité qui mêle la CIA, des cybernéticiens, des designers et le rêve d’une révolution socialiste numérique — jusqu’au coup d’État de Pinochet, le 11 septembre 1973.

Bonnes feuilles du livre Les Santiago Boys (Divergences, 2024).

Des prêts bancaires aux anniversaires et autres visites de courtoisie, les liens du Rassemblement National avec la Russie sont connus. Mais au-delà de Poutine, la famille Le Pen a depuis longtemps côtoyé les franges les plus radicales de la politique russe, y compris après l’annexion de la Crimée. Quelques clichés d’un vieil album de famille.

À l’heure de Tik Tok et de la campagne permanente dans l’année des grandes élections, les images de la rencontre Kim-Poutine nous plongent dans un autre temps. Quel statut donner aux instantanés de cette scénographie  ? Derrière ces clichés qui nous assaillent par leur non-contemporanéité intrigante, il y a une alliance militaire vitale pour Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine.

Qu’y avait-il sur les affiches de cette élection  ? Dans la campagne permanente, des objets simples, étrangement clivants, finissent par organiser la communication politique. Mais une récurrence troublante fait son apparition en 2024  : pour transformer les mots en images, les nouveaux ingénieurs du chaos ont de plus en plus recours à l’IA.

Pour pénétrer dans les contradictions du système qui a permis à Poutine d’obtenir plus de 88  % des voix, il suffit d’analyser d’un œil critique les nombreuses images des Russes aux urnes qui circulaient sur Telegram et les médias du régime. On en tire une leçon  : c’est parce que le processus est une farce que le carnaval devient la seule forme d’engagement possible avec l’élection.